Bon, j'annonce la couleur ... Tu m'aimes quand même ? [Ft Alhei]

Spoiler:

Il ne me fallut qu'un moment, afin de balayer du regard les rues bondées s'offrant à moi. Éphémère instant où mes brunes boucles tourbillonnèrent allégrement, avant de retomber, mornes et quelques peu déprimées. Vous savez, on dit souvent qu'on a les cheveux rebelles ou cassés, bah les miens eux sont tristes !
Je me permettais une nouvelle fois une inspection des environs, appréciant les quelques étalages vides (bah oui, vous vous attendiez à quoi ?) et frémissant imperceptiblement à chaque fois qu'un homme passait trop près de moi. Un quelque chose me disait que cet endroit n'était pas très accueillant, malgré sa vague ressemblance aux autres endroits que j'avais eu l'honneur (enfin, vite dit) de fréquenter. Et qui se dénombraient au nombre de deux (et celui-là même où j'étais étant le second).

Trop de chasseurs de primes, réussis-je finalement à exprimer mentalement, un regard quelque peu furtif balayant les environs par peur d'être surprise en pleine réflexion. Il y en avait réellement à profusion, un peu comme les cafards ! Genre t'en écrases un (enfin, dans ce cas, un qui embarque), et tu en as dix qui le remplace ! Ce phénomène naturel me laissait pantoise.
Et enfin, voilà que je remémorais mon angoisse première : J'étais tout bonnement ... perdue.
Paumée comme ne peut l'être qu'un chat auquel on apprendrait de l'algèbre, de ma démarche féline j'arpentais des rues qui m'inspiraient moins et moins confiance. Et d'ailleurs, pourquoi étais-je en train de m'enfoncer en ces lieux ? C'est vers les docks que je devrais aller !

Conne, conne, conne ...

Mais tout compte fait, j'avais pas vraiment envie d'y aller. Maintenant. Tout de suite. Trop de chasseurs de prime, et qui sait ce qu'il pourrait m'arriver ? Enfin, voilà, on ne me reconnaîtrait, pour sur ! Mais qui sait ?
Pas moi en tout cas, peut-être consulterai-je l'oracle, enfin, si y'en avait un.

- Bon ... En tant que pirate auto-proclamée, où est-ce que je suis sensée aller ?

La réflexion s'exprima à haute voix, sans se préoccuper de ce qui m'entourait. Petit marmonnement entre les dents, après tout, les oreilles étaient partout ici. Puis, après quelques secondes de réflexion, et ne trouvant aucune solution, j'en déduisais qu'il n'y avait aucun problème. Et que je pouvais donc continuer mon périple paisiblement !

Enfin, dans le cas où j'aurais été dans le monde de Candy. Parce que dans la vie réelle, lorsqu'on se balade dans une base de la Marine en philosophant sur la piraterie, bah ...
... On se fait intercepter par des agents de l'ordre.
Alors que je faisais demi-tour pour reprendre la direction du Port, une masse du genre imposante m'a bloquée le passage. Un peu genre ... Comme une banquise ! Avec les pingouins en moins.
Les muscles et le visage sévère de rigueur en plus.

- Heu, vous voulez un bonbon à la menthe ?

Un magnifique sourire éclatant tenta tant bien que mal de l'éblouir. Sans succès aucun.
Et me voilà maintenant traînée dans les rues, en direction d'une imposante forteresse, malgré toutes mes protestations, griffures et morsures.

Conne, conne, conne ...

• Coooolooooooooooooooooooooonel

Une chaise bascula soudainement vers l’arrière, et on entendit un bruit sourd dans tout le bistro, qui traduisait l'effondrement évident d’une grosse masse corporelle. Qui plus est, l’impact farouche de la chute, fit trembler les quelques bouteilles en verres, rangées sur des étagères bien agencées à un mur, derrière le comptoir du barman. Ce dernier au ventre proéminant et à la barbe complètement jaunie, avait entièrement sursauté, en portant brièvement un regard suspicieux vers l’homme qui s'était pitoyablement affalé par terre. Il reprit son air de vieux grincheux qui en avait marre de jobber, et recommença à astiquer énergiquement son verre déjà propre, comme si de rien était. On devinait bien par là qu’il ne s’était pas occupé de l’état de l’homme, mais bien de celui de son siège, heureusement intact. Bien sur, il n’avait pas été seul homme à visionner l’incroyable scène qui venait de se dérouler. Tous les autres clients confortablement installés autour des tables, qui parsemaient la pièce sombre et véritablement crasse, venaient en effet, de porter leur attention à la personne qui s'était ramassée. La plupart étaient des chasseurs de primes. Les autres n’étaient que de simples commençants, de passage à la ville de Cutlaw. Et si à l’accoutumé, l’on riait bruyamment de l'écroulement d’un éventuel malheureux qui s’était royalement mangé le parquet dans un endroit pareil, tel ne fut pourtant pas le cas, dans cette situation. Une ample veste blanche, le leur interdisait, et le détenteur cette unique ornement, n’était autre qu’un colonel reconnu de la marine, j’ai nommé Alheïri Fenyang. Paresseux de son état devant le Grand Manitou céleste, celui-ci, allongé sur son dos, avait croisé ses bras, et regardait la poussière qui pendait sur un lustre accroché au plafond dégueulasse de la petite pièce. Aucune esthétique notable. C’était à se demander ce qu’il était venu chercher là alors qu’il y avait meilleur buvette autre part. Sa flemmardise l’avait encore une fois emportée, ne le contraignant qu’à se restreindre à ce coin. Il cherchait du rhum ? Eh bien, il avait eu son rhum. Mais c’est seulement quand il allait l’entamer, qu’il entendit crier un marine qu'il connaissait bien, en plus des martèlements de pas qui interprétait l’avenue prochaine, et évidente des soldats du Quartier Général pas trop éloigné. Lui qui pensait s’être terré dans un coin, pour éviter de porter toutes responsabilités d’une forteresse qui ne lui appartenait guère… Bah… C’était raté… Vraiment. Tout bonnement. A croire qu’il était officier vraiment prévisible… Où serait-ce le fait qu’ils avaient déjà ratissés tous les autres bistros de la ville afin de le retrouver ?

• Oooooyooooïïïïïïï Salem-san !!!

Un des battants de l’entrée principal du bar s’ouvrit à la volée, éclairement correctement la zone dans laquelle il était toujours couché, l’air pépère. S’en suivit l’entrée d’un soldat qui avait l’air époumoné, à l’ouïe de son souffle bruyant et irrégulier, marquant sans aucun doute l’effort qu’il fournit pour courir du point où il était auparavant, jusqu’à ce bistrot. Les yeux fixés sur le plafond, Salem leva les bras, et les tirait à la verticale…

• Qu’est ce qui…

• Oooooyooooïïïïïïï Saaaaalleeeem-saaann… Mais qu’est ce que voooooooous faites dans cette positiooooooonnn ?

Le salaud… Oyoï était un lieutenant du Q.G de North, à l’allure grotesque, vu sa tête rasé comme un moine, son pantalon complètement moulé, et ses manières calamiteuses à s’exprimer correctement. En effet, celui-ci, avait la manie de prononcer son prénom avant toute phrase, avec une grosse tendance à appuyer sur la voyelle « o ». Habituellement, il faisait grandement rire Salem pour son air pitre, mais là, celui-ci, à sa question, forma un sourire narquois, en plus gros nerf qui palpitait nerveusement sur une de ses tempes, signe de sa colère naissante. Mais très pacifiste et calme de nature, le colonel redressa son torse, et retourna sa face vers Oyoï, le visage en pleurs. On avait même l’impression d’être en face de deux fontaines, tant la quantité de larmes abondait…

• Parles Oyoï, je t’écoute… je t’écoute…

• Oooooyooooïïïïïïï… Nous venoooooooons de capturer oooouuune femme, qui se faisait passer poooour oune pirate. Et vu l’absence du cooooolooonel Bouloudogûe, voooooous êtes le seul à…

• Hein ? Il est parti où, l’vieux… ?

• Oooooyooooïïïïïïï… à la pêche, mais nooooooous ne l’avoooooooons pas encooooore trooouuuvééééé…

• Et où l’on t-il trouvé… La fille, j’veux dire… ?

• Oooooyooooïïïïïïï, vers le sud…

Il n’en fallut pas plus à Salem pour s’y rendre promptement. Et s’il avait eu la flemme de courir, ou de se lever, son pouvoir fit tout le nécessaire, puisqu’il parcourut le chemin à faire sous sa forme sableuse, laissant derrière lui, le lieutenant qui allait être encore obligé de cavaler. De toute façon, si le colonel lui avait proposé de le transporter, il n’aurait en aucun cas, accepté. Ainsi, plus vite le colonel aurait réglé l’affaire, plus vite il repartirait boire. Une minute plus tard, il aperçut la foule de marines et de chasseurs de primes qui tranaient lamentablement ladite pirate. Pour ne pas effrayer quiconque, Salem reprit son apparence normale un peu plus loin, et marcha jusqu’à rattraper la foule. A quelques mètres, et lorsqu’un marine le vit, il cria à ses comparses, dans le but de les arrêter, et ceux-ci s’agencèrent machinalement au garde à vous. De sa cape voltigeant derrière son dos, et de son air charismatique, celui-ci fit un signe fluet de la main, histoire qu’ils relèvent la position, et s’arrêta devant eux, en élevant calmement la voix. «Où est là femme ? » C’est rapidement, qu’ils s’écartèrent de son chemin, jusqu’à ce qu’il ait une vue, sur ce corps plantureux, pourtant bâillonné. Ses yeux s’hasardaient longuement sur sa poitrine, avant qu’il parle d’un ton encore plus décontracté que le précédent:

• La piraterie, c’est pas d'la rigolade pour les péripatéticiennes, vous savez les gars…

Alacrité effective. Sans plus ajouter mots, sourire perpétuel aux lèvres, Salem s’approcha d’elle, jusqu’à s’accroupir vers son corps, tandis que tous les autres hommes, tellement crédules, riaient de bons cœurs, en rebroussant chemin, et lançant quelques vannes du genre: « Bah ouais ! On aurait du s’en douter ! T’as vu comment sa poitrine est grosse nan ? Ca faut au moins 5000 berrys, rien que pour les toucher… Quel pirate serait assez fou pour accoster ici, d'ailleurs ?» Le colonel, lui attendit quelques instants, avant que le dernier ait prit un tournant dans un coin, et commença à la détacher, lentement, en lançant quelques œillades à ses formes voluptueuses…

• On peut savoir c’qu’une pirate fout dans l’coin ? A moins que tu sois assez inconsciente, pour ne pas savoir qu’il s’agit de la base de North Blue… M’enfin, à ton âge, je dois m’en faire une idée… N’est ce pas… ?

Bon bah, je pensais que ça ne pouvait pas aller plus mal. Comme quoi, en fait, tout peut aller de plus en plus mal, jusqu'à des extrémités qu'on ne pourrait même pas soupçonner. Inférieures à celle du cauchemar, mais pas de loin. Et surtout, dans la réalité, on ressent avec plus d'impact la douleur. La douleur de grosses cordes qui me lacèrent les poignets. Après tout, j'avais limite réussi à m'échapper et à éborgner mon geôlier ! Enfin, presque. Peut-on considérer que lever son bras est une tentative d'estropier ?
Selon l'avis des chasseurs de primes et des autres marines s'étant jetés sur moi, à cet instant-même, je pouvais supposer que oui. Et que je ferai plus attention à l'avenir quand l'envie me reprendra.

Et donc ? Bah on faisait un joli cortège, là, avec des gens venant s'ajouter histoire de dire *ouais ouais, on a capturé une pirate on est trop des foufous !* et d'autres qui appréciaient juste le spectacle. Tout cela ponctué de remarques plus que désobligeantes sur mon physique et ma vertu. Quelque chose me disait que je n'allais pas la garder longtemps, ma vertu. Eu égard à ma position délicate, entre autre.
Nous avions parcouru une bonne traite depuis mon point de départ, et je commençais à avoir mal aux pieds. J'étais tentée de demander une pause, mais une voix dans ma tête me disait que je ferai mieux de regarder le ciel.
Ce que je faisais aussitôt, admirant la beauté de l'azur. Mais n'arrangeant en rien mon tourment. Et puis, depuis quand j'ai une voix dans ma tête moi ?!

La réponse vint d'elle-même : C'était ma conscience.
Et bah, je devais le dire : Qu'est-ce qu'elle sert à rien, ma conscience.
Presque autant que le grand homme qui vient de se pointer, et de faire un commentaire pas très gentil sur une femme. Je regardais autour de moi, afin de voir la malheureuse élue, pour la soutenir moralement. Mais il n'y avait aucune femme, dans les environs. Et je sentais mes joues tourner à l'écarlate, alors qu'un grand éclat de rire et des commentaires fusaient de partout. Lui, je le connais pas. Mais je vais le tuer.
Avec une petite cuillère. Personne me confond avec une catin, je suis une fille bien, moi !
Enfin, fallait-il avouer, ça avait eu le mérite de dissiper mon escorte. Événement qui faisait juste me rappeler que mes poignets étaient écorchés par mes liens, que le nouveau arrivant me regardait de façon à ce que je me sente toute mal, et qu'en plus, je sois plus rouge qu'un coquelicot dans une chambre rouge.

Il s'approcha de moi, avec ce même regard. Et mon premier réflexe fut d'aller dire coucou à mes copains les marsouins, qui se trouvaient ... Quelque part. Mais loin d'ici, je crois. Pas le temps de tourner les talons (et en plus, ça aurait été un coup à ce que je me ramasse tête la première au sol, liens aux chevilles oblige), qu'il était déjà face à moi. Et que vraiment, je me sente si petite. J'ouvrais la bouche juste pour sortir un *oh*, exclamé à mi-voix. Et à ma plus grande surprise, le voilà qu'il défaisait mes liens lentement. Toujours avec ce regard qui me faisait rougir. De honte.
Mais voilà que l'insouciance et la tranquillité reprenaient le dessus. Si bien que j'adoptais mon attitude de ce genre de situation : Celle de la petite fille arrogante.
Une fois défaite de mes liens, et mon "sauveur" aillant ouvert la bouche pour la seconde fois, je me retournais, me mettant donc dos à lui, levais le menton, et m'exclamais sur une voix dédaigneuse.

- J'aurais très bien pu m'en sortir sans vous.

Et toc, prend ça, nah. Qu'est-ce tu croyais ? Que j'allais t'acclamer comme un héros comme toutes ces filles que tu rencontres au bar, hein hein hein ?! Et bah non, j'suis pas impressionnable moi !
Je me retournais alors, et plantais mon doigt sur son torse, enfin, sur le bas du torse plus exactement (mais qu'est-ce qu'il est grand !!).

- Puis, j'ai pas apprécié votre commentaire déplacé. Je suis une fille bien, moi ! Et même pas pirate, c'est les autres qui l'ont inventé ! Vous voyez, moi, je me baladais juste ici et tout, parce que c'est très joli et que ça sentait le chocolat, mais voilà ! Il est arrivé, et paf ! Accusée, comme ça, sans preuves, alors que je regardais un étalage ! Vide d'ailleurs, mais c'pas la question ! Je vais aller me plaindre aux autorités, vous allez pas aimer.

Re toc, grosse menace dans mes paroles, prononcées sur un ton courroucé. Puis, changeant de sujet radicalement, et me remémorant que j'étais libre ...
Je redevenais insouciante et enjouée, et avec mes manières de chaton.

- Sinan, tu m'invites à une pâtisserie, nyah ?

Je tirais sur sa manche avec insistance, dès lors, le pressant du regard.
Il avait pas intérêt à refuser, déjà que j'étais gentille d'oublier l'humiliation de tout à l'heure !

- Nani nani ? Pati quoi ?

C’est d’une mine assez pantoise qu’Alheiri regardait sa manche se faire agresser par l’inconnue qu’il avait précédemment aidé, soit il y a à peine… Une minute quoi. La bouche tordue vers le bas, et les cils froncés de sorte à montrer son humeur de chien, le colonel finit par se convaincre lui-même qu’il avait foutu une grosse boulette, la concernant. Il aurait du la laisser bâillonnée et trainée comme un vulgaire vieux sac de patates, pour enfin être emmené en prison soit la destination fatidique, qu’était l’Impel Down. Franchement, ça aurait été mieux quoi. Faut croire que son esprit chevaleresque avait prit le dessus. En même temps, c’était plus facile de la libérer, et partir s’taper des bouteilles de rhum, que de l’escorter pendant une bonne trentaine de minutes, en plus d’une montagne de paperasse à remplir pour les formalités d’usages obligatoires, plus emmerdantes les unes que les autres. La vie de marine, c’était parfois d’un chiant. Que vous soyez capitaine, ou simple matelot, on vous faisait chier à mort. Parce que ouais, donner des ordres et supporter des responsabilités, c’était assez trou du cul comme ça. Le colonel avait des trucs en suspends. Il voulait aussi boire, et maintenant, voilà qu’il se coltinait une sale gamine ingrate, et qui plus est pirate. La pauvre ne savait mentir en plus. S’y étant attendu, Salem comme un piquet, s’était mangé son arrogance, en pleine face, comme un tarte à la crème qu’on vous balançait impitoyablement à la figure. Ca encore, cela aurait pu passer… mais il fallait aussi qu’il lui offre des pâtisseries… Des pâtisseries… Mais elle croyait quoi cette fille ? Que Salem malgré son grade élevé roulait sur l’or comme ces fils à papa de la marine qu’on avait pistonnés ? Une révision de son comportement était de mise parce que franchement, et radin comme il pouvait l’être à ses heures, Salem jurait intérieurement par tous les Dieux qui puissent exister, que jamais, oh grand jamais, il n’allait payer quoi que ce soit pour l’ennemi numéro un de la marine. Nan, mais elle se foutait de sa gueule ou quoi ? Où pensait-elle qu’il serait épris de sa grosse poitrine de nymphomane en chaleur ? Poitrine… Ses yeux encore une fois s’y hasardèrent… Mon Dieu… Ils étaient gros… Fermes, et il apercevait même un bout que moulait sa tenue déchirée par endroits. Salem… Qu’est ce que tu faisais encore… ? Fallait quand même pas oublier que c’était une pirate, une pirate bordel de merde ! A cet instant précis, il avala sa salive d’un ton acerbe, et commença comme un enfant, à secouer sa tête dans tous les sens, histoire de se reprendre rapidement en mains. Mieux valait coucher avec une catin, que se mettre à draguer une pirate, bien que très belle quand même…

- N’essayes même pas de me charmer !! Ca ne marchera jamais, sale gamine !

Son ton avait été calme, sinistre. Salem n’insultait jamais. Mais là, faut bien avouer qu’il perdait subitement ses sens. Quel homme n’aurait pas le froc déformé juste en face d’une belle femme plantureuse qui vous harcelait sexuellement… euh non… j’voulais dire… Enfin bref… On s’égarait malencontreusement. Toujours est-il que son problème n’était pas réglé. Et franchement, cela commençait à bien faire. L’image réelle pouvait faire penser au grand frère qui voulait envoyer bouler sa petite sœur. Mwouais, c’était la scène parfaite quoi. Parfaite, s’il ne passait pas son temps à reluquer sa poitrine de façon espiègle. Et ses lèvres pulpeuses… Ses lèvres… Mais merde… !!! Pourquoi lui ? Hein ? Pourquoi pas les autres ? Dès lors, il commença à verser des larmes comme une fontaine, en se demandant ce qu’il allait bien faire. Et soudainement, comme un ingénieur qui venait d’élaborer une formule après quarante années d’études, il prit son poing droit, et frappa dans la paume de sa main gauche, l’esprit éclairé, les yeux grands ouverts. Il avait trouvé la solution. La seule d’ailleurs, et la meilleure sans aucun doute. Cette fille était une ensorceleuse, et de ce fait, il devait le plus possible s’éloigner d’elle. Pour son bien, et le bien de sa légion, à savoir la marine. Il se mit donc à secouer sa main dans tous les sens en soulevant même toute la masse de la jeune fille en l’air, tel un brindille de balai, sans trop s’en rendre réellement compte: Shiksshooooo ! Mais lâche moi sorcière, LACHES MOI !!!! Beuglât-il en remuant frénétiquement son bras prit en otage de gauche à droite, et de haut en bas. Par miracle, son bras finit par prendre une forme sableuse et rentra dans sa manche. De l’autre, Salem voulut tirer prestement sa manche, quand soudainement, il entendu une voix, qui ressemblait à celle de Oyoï. Cerise sur le gâteau, Salem ne se trompait malheureusement pas, car c’était bien lui. Celui-ci était bien loin, mais le colonel avait identifié sans mal l’intonation de sa voix, puisqu'il chantait bruyamment. Et si lui, reconnaissait la pirate, puisqu’il semblait avoir été avertit très tôt ? Que dirait donc le protagoniste pour avoir dispersé et laissé en liberté une jeune pirate, qu’il pourrait peut être reconnaitre…? Ça ne sentait finalement pas bon… Vraiment pas.

- CASSOS !!!

Une poussière effective autour de la fille. Salem qui la tenait soudainement par la taille sous son bras gauche. C’était bon.

Ses pieds se décomposèrent en milliers de grains de sables. Et en un seul coup, il se propulsa loin… Très loin… Jusqu’à atteindre une minute plus tard la forêt qui enclavait trois points cardinaux. Le sud de la ville donnait plutôt sur la mer. Enfin, toujours était-il qu’il avait sauvé sa peau, et celle de l’autre femme par ailleurs. Femme qu’il jeta par la suite, sur le tronc d’un arbre, sans autre forme de galanterie. Là, ça suffisait ! Il en avait ras-le-bol. Elle avait eut de la chance de tomber sur un homme permissif comme Salem, qui lui, ne décelait aucune once de barbarie en elle, aussi bizarre soit-il… Mais cela ne l’empêcha quand même pas de reprendre parole, pointé comme un géant en face d’elle, le regard légèrement froid, le sable venant reconstituer ses jambes :

- K’soo… Qui es-tu toi dis moi ? Et ne me mens surtout pas, parce que depuis notre rencontre, tu commences à me donner de sérieux problèmes. Si t’étais une habitante de la ville ça ce saurait. T’es pas non plus chasseuse de primes sinon on ne t’’aurait pas trainée vulgairement ainsi… Et marine, c’est même pas la peine… J’les connais presque tous ! Alors maintenant, tu vas me répondre, et très vite !